On a vu le documentaire de Mélanie Diam's et voici ce qui nous a le plus touchées
Salam, ça veut dire Paix
Le 7 mai, on reçoit dans notre boîte mail une invitation pour une probable projection en ultra petit comité du documentaire de Mélanie Diam’s, Salam. Mélanie est inquiète de la réception du projet par les médias et préfère rassembler ceux qu’elle connaît pour un premier avis. Le rendez-vous est fixé au vendredi 13, dans une petite salle proche des Champs Elysées. On doit être à peine une quinzaine dans la salle, on nous prévient avant la projection que le docu est encore en cours de mixage, et on nous fait signer un embargo de deux pages. Perso, on a eu l’impression de signer le bon de réception d’un cadeau. On le déballe ensemble ici ?
Salam - qui veut dire Paix en arabe - c’est un peu plus d’une heure pour redécouvrir à l’écran l’idole de notre enfance, et apprendre à connaître Mélanie Georgiades. Aux côtés de Houda Benyamina (Divines) et Anne Cissé, elle reprend la plume pour déclamer sa vérité en musique et en image. Et bordel que c’est beau… (Oui on a pleuré, y’a quoi ?).
Elle raconte tout avec une sincérité qui touche juste : son retrait de la scène du jour au lendemain il y a 12 ans, sa descente aux enfers, ses tentatives de suicide, son internement en hopital psychiatrique… Et puis ce qu’il l’a sauvée : sa conversion, et refaite chuter, la photo volée par Paris Match d’un hijab à la sortie d’une mosquée et le débat médiatique crasse qui s’en est suivi sur toutes les chaînes de télé.
On vous raconte les 3 choses qui nous ont le plus marquées.
Un voyage pour les yeux et le cœur
Pour Salam, Mélanie est retournée sur les lieux qui ont marqué sa deuxième vie. Tanzanie, Île Maurice, Mali, les plages du Nord de la France aussi. Résultat : elle nous embarque dans un vrai voyage visuel, important aussi pour comprendre le plus grand et beau choix de son existence.
Elle a commencé à rejoindre des amies en prière comme elle aurait pu choisir de méditer, pour épancher son âme et se recentrer. Puis pour comprendre, elle a commencé à lire énormément, jusqu’à ouvrir le Coran un jour en voyage sur l'Île Maurice avec Vitaa.
Elle raconte qu’elle a d’abord été surprise par le fait que tous les prophètes des autres religions monothéistes (Jésus, Moïse…) fassent partie du Coran aux côtés de Mahomet. Où était la religion étriquée que décrivaient les médias ? Mais elle a surtout été frappée par la description de la Création. Pour la première fois, Mélanie lève les yeux et voit la beauté du monde, au-delà des injustices et des horreurs qui la maintenaient au sol. Elle voit la mer, les étoiles, entend le vent dans les palmiers, aperçoit des dauphins, l’incroyable et parfaite simplicité de la Terre, et ça lui explose dans la poitrine.
Anne Cissé, co-réalisatrice de Salam qui est devenue l’amie de Mélanie au fil du tournage, nous confie qu’elle a retrouvé grâce à elle un optimisme précieux : « Elle m’a appris à re regarder autour de moi. Elle a cette capacité à sublimer le quotidien, à voir la beauté dans les petites choses ».
Et elle ajoute : « Surtout, elle m’a beaucoup ouvert les yeux sur la religion musulmane. Elle s’est beaucoup renseignée, a beaucoup lu, elle a fait des études de théologies, des études historiques par rapport à l’islam, c’est quelqu’un de très raisonné, de très rationnel. J’espère que ce documentaire permettra de voir différemment les femmes musulmanes. »
Des témoignages intimes et intelligents
Pour prolonger cette lutte contre l’islamophobie - en plus de raconter l’histoire de Mélanie -, de nombreux·ses proches ont également pris la parole, notamment sa mère mais aussi Nicole, sa manager de l’époque, Vitaa, Nicolas Anelka… Et toustes ont été filmé·es d’une manière très particulière : seuls leurs visages sont éclairés, le reste de leur corps (y compris leur cheveux, et y compris pour les hommes), est plongé dans un noir intense.
C’est Anne Cissé qui menait les interviews, elle nous explique : « Le choix de la lumière a été très vite évident, on voulait faire oublier le voile de Mélanie en se concentrant sur la parole, les expressions du visage ».
En France, la société se focalise tellement sur le voile qu’elle en oublie presque le visage de la personne qui le porte. Ici, c’est l’inverse : il n’y a que le visage à voir, le reste appartient à l’intimité de la personne qui parle. Ce qui nous habitue à se focaliser ensuite sur le visage et la parole de Mélanie quand elle parle, elle, en pleine lumière dans son jilbab saoudien.
Des surprises…
Et cette parole justement, parlons-en. Si Mélanie se confie avec une sincérité désarmée et désarmante sur son parcours, elle reprend aussi le pouvoir sur son narratif dans des textes déclamés en musique. Franchement, ça nous a cueilli. On en entend un extrait dans la bande annonce du docu qui vient juste de sortir, mais sachez qu’il y en a d’autres, et qu’ils nous ont mis les poils. Diam’s ne reviendra pas, mais Mélanie a quand même trouvé le moyen de nous faire le plus beau cadeau. Et comme nous l’a dit Anne Cissé : « Mélanie est une fille formidable, et je pense que si ses fans ont aimé Diams, ils vont aimer Mélanie ».
Présenté à Cannes hier en sélection officielle hors compétition, Salam sera en salle le 1er et 2 juillet (uniquement), et est dispo sur la plateforme BrutX depuis aujourd’hui.