Comment gérer le FOMO post-Covid ?
Seum promo 2020-21
On a beaucoup parlé des conséquences des confis sur notre santé mentale pendant, à base de skin hunger, dépression étudiante et self-estime en chute libre à force de Zoomer. Mais qu’en est-il des galères psy après plus d’un an de diet maintenant que le monde nous rappelle à lui... Après avoir été forcé·es à “imiter les symptômes de la dépression” (à base de rester enfermé·e chez soi et se sentir épuisé·e par le trajet lit-canapé-canapé-lit), il faudrait maintenant imiter les symptômes de l’Instagrammeur·se frénétique sous peine de FOMO puissance trop. Ou devrait-on écrire FOMOOT ?
Sondage : est-ce que vous avez eu l’impression de vivre à fond votre année 2020… ou d’avoir perdu plus d’un an d’existence faster than a chouchou ? #sentimentpartagé. Clairement, pour beaucoup d’entre nous, le Covid a appuyé sur Pause et a cassé le bouton. Tous nos plans ? Canceled. Les verres entre potes ? Canceled. Les découvertes de nouveaux lieux ? Canceled. Les voyages ? Canceled. Résultat ? On a l’imp d’avoir un agenda long comme le bras à caser en doublon sur celui de cette année, comme si on devait rattraper ce qu’on n’a pas vécu, vivre 2x plus, catch up le temps “perdu”.
Le FOMO est devenu le Fear Of Missing Out Of Time. Aussi (surtout), parce qu’on a vécu près d’un an et demi au jour le jour, d’annonces gouvernementales en reconfinements, sans horizon. L’urgence que ça crée ? Se sentir obligé·e de vivre chaque jour comme si c’était le dernier #pokeCorneille.
Un peu comme on faisait une razzia sur la farine chez Auchan en prévision du confinement, on fait maintenant une razzia sur les Spritz et les expos “au cas où”. On ne sait pas si on va garder cette liberté récemment (et partiellement) retrouvée, alors on se gave (ou du moins on s’y sent forcé·e), sans avoir l’impression d’être jamais rassasié·e. En même temps, normal : on ne peut pas “rattraper” une année. On l’a vécu d’une manière inattendue, parfois douloureuse, parfois pas, mais on l’a vécue malgré tout. Ce qui ne nous empêche pas de ressentir cette peur de manquer, à force d’avoir manqué tant de choses.
A la base, le FOMO c’est bien le flip de louper : des moments avec ses potes, LA soirée de l’année, THE expo à voir, LE resto à tester absolument, LE voyage qui va peser lourd sur Insta (tout ça beaucoup à cause d’Insta en premier lieu d’ailleurs). Mais le FOMO sauce 2021 passe carrément d’injonction à tout faire à culpabilité de ne pas tout faire. Explication : après avoir passé 1 an à se plaindre de la situation, de l’enfermement, des fermetures, comment peut-on oser se poser 5 min dans notre canap’ ? Lancer Netflix ? Porter des jogg ? Décliner une invitation à boire un verre ?
Sachant en plus que nos relations avec nos potes ont grave été entravées par les confinements. Malgré nous (vraiment), on s’est un peu renfermé·es, parfois replié·es sur notre couple, notre famille ou nos colocs, sans vraiment d’occas’ pour prendre soin de nos amitiés. Un Monopoly sur Zoom ? Mouais. Ça fait passer le temps, un peu rire, mais l’illusion de se retrouver est de courte durée.
Du coup maintenant, on ne sait plus vraiment comment s’y prendre pour se voir, on a l’impression qu’on a évolué apart, noué d’autres relations, et surtout que du coup, chacun·e fait des trucs de son côté. Vrai ou pas, notre cerveau s’en BLK. On panique à l’idée de perdre les personnes qui nous sont chères, et de ne plus être assez important·e à leurs yeux pour être associé·e à leurs sorties #dur.
Alors qu’on peut peut-être s’accorder sur le fait que tout le monde partage le même 21FOMO, nan ? Yep, même celleux qui partent se dorer la pilule sur les plages d’Europe, même celleux qui donnent l’impression sur les réseaux de saigner tous les nouveaux lieux hype en ville, même celleux qui se marient et font des enfants (surtout celleux qui se marient et font des enfants).
Toute cette histoire de FOMO, c’est une pression qu’on se met en supplément sur le dos. Certes on n’a pas beaucoup communiqué entre nous en 2020 & Cie, mais plutôt que d’imaginer tout ce que vos best font et sont devenu·es sans vous, envoyez-leur un message, proposez-leur des trucs. Et si vous n’avez pas envie de bouger ce week-end : c’est ok. L’être humain n’est pas fait pour vivre comme s’il allait mourir demain. Il a besoin de repos, de détente, de moins pour savourer encore plus le plus. Donc oui aux soirées ciné ET Netflix. Oui aux brunchs en terrasse ET à la maison. Oui à l’escapade friperies ET au shopping en ligne. Oui aux afterworks avec les collègues ET au télétravail. La liberté qu’on a retrouvée ne doit pas devenir une nouvelle prison. Prenez-là vraiment : faites ce que vous avez envie de faire, et prenez soin de vous, dans tous les sens du terme.