De l’art de ne (vraiment) rien faire
masterclass du chill
En discutant avec nos potes, on s’est rendue compte qu’on redoutait souvent le fatidique “Tu fais quoi ce week-end ?”. Soit on liste avec un demi soulagement quelques trucs chopés dans l’onglet Events de Facebook, soit on culpabilise. Comme si “Ne rien faire” était un gros mot. Comme si on insultait à la fois nos parents, nos profs, notre patron·ne et notre amour propre. Chelou non ? Du coup, on a appuyé sur pause, et on s’est laissé le temps de la réflexion.
D’où vient notre culpabilité ?
Aujourd’hui, plus on est occupée, plus on semble (et on se sent) importante, valorisée. Or, notre valeur n’a rien à voir avec nos actes (et encore moins avec nos stories Insta) ! On peut tout à fait rester une belle personne en larvant dans son canap.
Le FOMO aussi tient sa part de responsabilité. On est obsédée par ce qu’on manque, oubliant de kiffer ce qu’on vit. Et si, plutôt que de vivre chaque jour comme si c’était le dernier (salut Corneille), on se disait plutôt qu’on avait le vie devant soi ? L’existence serait tout de suite plus douce et plus saine.
3 raisons de ne rien faire
Comme s’il en fallait, on a en plus de très bonnes raisons de ne rien glander. Dans une interview pour El Pais, le docteur Vicente Saavedra atteste que “se divertir est nécessaire, mais en faire un mode de vie est absolument néfaste”. Le repos est en effet indispensable parce qu’il permet de réduire notre niveau de cortisol (l’hormone du stress).
La paresse augmente aussi la créativité, c’est prouvé. Pour le neuropsychologue Francis Eustache, elle est même essentielle pour se reconnecter à notre “mode par défaut” (comprendre : rêvasser) et ainsi construire notre propre mémoire, notre autobiographie. En clair : je paresse donc je suis.
Enfin, la citation de l’écrivain français Jacques Chardonne à afficher partout : “La paresse est nécessaire, il faut la mêler à sa vie pour prendre conscience de la vie”. Moins on fait, plus on kiffe ce qu’on fait, et plus on a de temps pour y repenser. C’est le principe de la rareté.
Pour s’y mettre en douceur
On vous a prévu un starter-pack à base de ciné, lecture et musique. On commence par une petite comédie française bien à propos : Libre et assoupi. On s’offre ensuite un classique avec The Big Lebowski. On continue la marade avec la mini-série d’Orelsan et Gringe Bloqués. Avant de finir ce doux moment en compagnie du joli recueil de nouvelles de Philippe Delerme, La première gorgée de bières et autres plaisirs minuscules sur fond de Pink Martini, Sympathique. “Je ne veux pas travailler, je ne veux pas déjeuner…”