Le VRAI/FAUX de la pilule du lendemain
Prescription anti-bullshit
“La pilule du lendemain, c’est 3x maximum”, “Ça va vous provoquer une fausse-couche”, “Vous êtes complètement irresponsable”. Ces phrases, elles ont hanté notre adolescence. Ce sont celles de nos potes, de nos proches, et trop souvent, des pharmacien·nes. Résultat, on n’a jamais été au clair avec cette pilule. Time to remettre les pendules à l’heure avec un vrai/faux net et précis.
La prendre trop souvent rend stérile : FAUX
Vraiment, vraiment, vraiment, stop avec ce mythe. La pilule du lendemain n’a AUCUNE incidence sur la fertilité, et on peut la prendre autant de fois que nécessaire au cours de sa vie sans répercussion sur sa santé.
À noter quand même qu’elle peut entraîner des effets indésirables moyen cool (qui disparaissent au bout de 24h max) : maux de tête, maux de ventre, douleur au niveau des seins, vertiges, vomissements, règles perturbées (retardées, avancées, petits saignements).
On peut la prendre jusqu’à 5 jours après le rapport : VRAI mais…
Ca dépend de la pilule que vous prenez, et les deux perdent en efficacité au fil des jours. Il existe 2 pilules du lendemain en France : la NorLevo et la EllaOne.
Prise dans les 24h après le rapport, NorLevo est efficace à 95%. Entre 48h et 72h après, on tombe à 60% (autant jouer à pile ou face).
EllaOne peut être prise jusqu’à 5 jours après le rapport. Elle est efficace à 99% dans les premières 24h puis à 98% dans les 2 à 5 jours suivant le rapport.
Au passage : prendre les deux sortes de pilules en même temps ou en prendre plusieurs à la fois, c’est non hein. Complètement non. Zéro efficacité supplémentaire, supplément d’effets indésirables.
Elle peut entraîner des fausse-couches et des avortements : FAUX
La pilule du lendemain n’est pas une pilule abortive. Elle prévient d’une grossesse non-désirée en retardant l’ovulation, le temps que les spermatozoïdes décèdent gentiment dans la frustration. Donc : pas d’ovulation, pas de fécondation ; pas de fécondation, pas de grossesse ; pas de grossesse, pas d’avortement. Pas d’palais, pas d’palais.
En revanche la pilule du lendemain est malheureusement inefficace si elle est prise en pleine période d’ovulation. On ne peut pas retarder quelque chose qui est déjà là. Dans le doute, prenez-là quand même, et faites un test de grossesse anyway 3 semaines après le rapport non-protégé (tests en vente libre en pharmacie).
À savoir aussi : la pilule du lendemain ne fonctionne pas comme un traitement contraceptif de longue durée, donc si vous prenez la pilule, continuer la plaquette jusqu’au bout et utilisez des préservatifs jusqu’à votre prochain cycle.
La pilule du lendemain est le seul contraceptif d’urgence : FAUX
Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi stopper l’ovulation en vous faisant poser un stérilet en cuivre dans les 5 jours suivant le rapport à risque. C’est une solution efficace, mais qui demande plus d’organisation et d’engagement (rendez-vous chez le/la gynéco ou chez une sage-femme, pose pour 5 ans, même si vous pouvez le faire retirer à tout moment).
Elle est gratuite pour les mineures : VRAI et...
Les pharmacien·nes, infirmier·es scolaires et universitaires, intendant·es du planning familial sont obligé·es de vous la donner. Ce qu’ils/elles n’ont pas le droit de faire par contre :
- vous demander une pièce d’identité (la loi vous donne droit à l’anonymat)
- vous poser des questions sur votre vie intime (le nombre de vos partenaires, la fréquence de vos rapports ou votre moyen de contraception si moyen de contraception il y a ne sont absolument pas des infos utiles à la délivrance de la pilule du lendemain)
- vous forcer à prendre la pilule devant eux/elles
- se comporter comme des gros blaireaux en vous jugeant alors que vous faites la chose la plus responsable qui soit, aka prendre soin de vous et de votre corps.
Si vous vous sentez en confiance, n’hésitez pas à poser toutes vos questions, ils et elles sont aussi là pour vous conseiller.
Si vous êtes majeure, la pilule vous sera facturée (à partir de 2,65 € pour un générique de la NorLevo, 17,23 € pour la EllaOne). Mais prescrite sur ordonnance, elle est remboursée à 65% par la Sécu. Notre conseil : demandez une prescription à l’avance à votre médecin, gynécologue ou sage-femme, histoire d’être parée en cas de loupé.
Pour terminer, on en profite pour vous rappeler deux choses. La première c’est que la pilule du lendemain ne protège pas contre les MST donc à moins que votre/vos partenaires et vous-même ayez fait les tests nécessaires, on range la décapotable au garage les meufs (= protégez-vous !). Et la deuxième c’est : votre corps, votre choix. Vous avez plus que le droit de refuser des rapports à risque au dernier moment (Hein ? La capote est trop serrée pour toi ? HAHAHAHAHA), de choisir la contraception qui VOUS convient et d’envoyer bouler toute personne qui dare juger votre vie intime. T’es dans ta jalousie, j’suis dans ma vie sexuelle épanouie (boloss).