Le VRAI/FAUX de la première fois
<3 sur toi Jeanne Mas
Envoyez ça à vos petites sœurs, cousines, nièces, frères, neveux, à vos enfants, aux enfants de vos potes, à vous petit·e (hein ?), à vos abonné·e·s sur Insta : on parle ici des pires arnaques sur le premier rapport sexuel et on remet les choses aux claires. Même si on aurait bien aimé savoir ça avant, ça fait toujours du bien de le lire maintenant #utilitépublique.
Première fois = première pénétration (par ou avec un pénis) : FAUX
Une première fois, c’est ce que vous voulez que ce soit : un cunnilingus, un anulingus, une fellation, une pénétration digitale, une séance de masturbation avec ou sans vibro, des caresses à 3, 4, 5, une pénétration avec des sextoys… Ces pratiques sont des actes sexuels à part entière.
Profitons-en d’ailleurs pour dégager le mot “préliminaires” de notre sexy vocabulaire. Quand on dit “préliminaires”, on pense amuse-bouche avant le plat principal, aka la pénétration par ou avec un pénis. Quid des lesbiennes ? Des gays qui ne pratiquent pas la pénétration anale ? Des couples hétéro qui construisent leur sexualité autrement qu'autour de la pénétration (et oui, c'est possible aussi) ? 15 minutes de cunnilingus ou d’anulingus consenties, c’est faire l’amour. Quid aussi des personnes victimes d’inceste ? Qui pour leur dire qu’elles n’ont pas le droit à une première fois choisie ? Votre corps, votre sexualité, votre choix, votre première fois.
Ça fait toujours mal : FAUX
Arrêtons de normaliser la douleur des femmes une seconde. L’acceptation voire la banalisation de la douleur des femmes est un écueil culturel hérité de la Bible : pour avoir incité Adam à mordre dans le fruit défendu, Eve est condamnée à “enfanter dans la douleur” comme toutes les femmes après elles. Une punition que la société semble avoir posé sur le quotidien complet des femmes (“C’est normal d’avoir mal pendant vos règles. L’endométriquoi ?”). Rétablissons ici la vérité : la douleur est là pour signaler au cerveau que quelque chose ne va pas. Si un premier rapport sexuel est douloureux, c’est donc qu’il y a un problème.
Si une personne dotée d’un vagin souffre lors d’une première pénétration par exemple, c’est sûrement dû aux fortes contractions du périnée, situé en partie à l’entrée du vagin et très sensible au stress. Dans ce cas, on prend le temps de se détendre, de se faire des caresses, des câlins, de parler, de se rassurer, de sexer oralement si on en a envie, et d’utiliser la tonne de lubrifiant si deuxième essai il y a.
Et si la douleur stick around, on n’hésite pas à consulter un·e gynéco en qui on a confiance pour parler vaginisme ou syndrome de Rokitansky (le fait d’être né·e sans utérus).
On ne saigne pas forcément : VRAI
Déjà parce que comme dit plus haut : une première fois peut être du sexe oral. Mais aussi parce que stop aux gros malentendus sur l’hymen. L’hymen n’est pas une opercule qu’il faudrait percer. C’est une membrane déjà trouée, notamment pour laisser s’écouler le sang des règles et les pertes blanches (duh). Il peut avoir plein de formes différentes, être doté d’une ouverture plus ou moins large, ou être en forme de dentelle, et plus ou moins vascularisé (= fourni en vaisseaux). Ce qui fait que oui, parfois, un objet ou un pénis peut agrandir l’hymen ou déchirer sa dentelle et donc provoquer un petit saignement. Mais ce n’est pas toujours le cas.
Beaucoup de personnes dotées d’un hymen vont l’agrandir au fil de leur enfance/adolescence, en performant des grands écarts à la gym ou quelques sauts de haie en équitation. D’autres naissent juste sans, ce qui est totalement ok aussi, puisque l’hymen n’a aucun intérêt physiologique (un peu comme l’appendice ou les dents de sagesse). Donc si on ne saigne pas lors d’une première pénétration c’est..? Totalement normal, voilà. Et s’il y a 3 gouttes de sang ? Ok aussi, tant qu’on ne souffre pas.
La virginité n’est pas un terme médical : VRAI
La virginité est une construction sociale. Avec ce que vous savez maintenant sur l’hymen, vous savez qu’on ne peut pas “prouver” la virginité d’une personne dotée d’un vagin. D’ailleurs, on prouverait comment la virginité d’une personne à pénis ? Et ouais.
Au passage : on ne bannirait pas l’expression “perdre sa virginité” puisqu’on ne "perd" pas son hymen ? On gagne plutôt une vie sexuelle libre et orgasmique (c’est tout ce qu’on vous souhaite).
Mieux vaut attendre avant d’utiliser des sextoys : FAUX
Mieux vaut faire tout ce que vous avez envie de faire du moment que tout le monde est partant. Vous pouvez choisir d’utiliser un vibro, un dildo, un god ceinture, un plug anal pour votre première fois… Ce qui compte c’est de bien se renseigner avant, d’écouter les conseils de professionnel·le·s qui sauront vous conseiller sur les meilleurs jouets pour débuter dans le monde merveilleux des sextoys. À ce sujet, on vous conseille le compte
Instagram @wildflowersex sur lequel la créatrice donne la masse de conseils bien utiles, et répond aux questions dans des Stories hebdomadaires.
Il faut que tout soit parfait : FAUX
Et si on offrait des vacances à notre périnée hein ? On a tendance à se mettre la pression pour notre première fois parce que la société nous a répété qu’il fallait que ce soit “spécial”, que ce soit avec "le bon" ou "la bonne", être amoureux·se, faire flamber des bougies et étaler quelques pétales rouges sur le lit… PaRcE qU’oN n’A qU’uNe PrEmIeRe FoIs.
On va vous confier un petit secret : votre première fois ne sera pas du tout la meilleure partie de jambe en l’air de votre vie (et de loin). C’est souvent maladroit, pas le pied et certainement pas “naturel” comme on essaie de vous le faire croire. Ça devient naturel avec le temps, orgasmique avec de la patience, et adroit avec de l’expérience. Ça peut être tendre, excitant et enrichissant, mais pour ça pas besoin que ce soit parfait. L’astuce, c’est de voir ça non pas comme une première fois, mais comme le début de votre vie sexuelle. Beaucoup moins de stress d’un coup hein ?
On n’est pas obligé·e de tout faire le premier soir : VRAI
Consentement first bb. On repose ici notre phrase du début : votre corps, votre sexualité, votre choix, votre première fois début de vie sexuelle. Le sexe, malgré ce qu’on nous fait croire dans le porno hétéronormé, n’est pas une compét’, c’est un moment de plaisir partagé par plusieurs personnes consentantes. L’idée c’est donc de faire ce qui vous fait plaisir.
Pas besoin d’impressionner votre ou vos partenaire/s non plus, juste de lui/leur communiquer vos envies, vos limites, vos inquiétudes parfois, et vos changements d’avis à tout moment. D’ailleurs, si vous pensez être prêt·e, et que sur le moment vous ne le sentez plus vraiment, ne vous forcez pas, attendez d’être à l’aise, vous avez le droit de dire oui, puis non. C’est ça aussi le consentement, on espère que vous ne lisez pas ça pour la première fois ;).