5 questions à se poser avant de valider son panier
Shopping existentiel
Trackpad sous un doigt, chiffres de la CB au-dessus d’un autre, vous êtes (donc) à deux doigts de cliquer sur VALIDER, quand soudain ! L’hésitation. Vous voyez la montagne de trucs prêts à débarquer chez vous à votre demande et une petite alarme se met à sonner dans votre tête… C’est votre conscience ecolo. Aïe, la vilaine. Elle vient remettre en question 3h de recherches intenses. Mais a-t-elle tort ? Ne pose t’elle pas les bonnes questions ? Tenez, les vla juste en-dessous, justement on vous laisse en juger (et valider ou non, du coup).
Est-ce que j’achète parce que je kiffe ou parce que c’est à la mode ?
Dur dur de savoir si vous aimez vreuument les jupes vichy parmes, ou si vous les considérez juste comme une pièce indispensable à votre garde-robe depuis 2 mois à force d’en voir toupar. Surtout qu’à la base, voyons les choses en face, les nappes Petite maison dans la prairie autour de la taille, c’pas vraiment votre swag. Sauf que voilà, today, y’en a une qui s’est tout de même glissé dans votre panier. Comment on s’en sort ? Avec des sous-questions :
1/ Est-ce que je vais vraiment la porter ? #labase
2/ Si oui, à quelle occasion ? Si la réponse ressemble à “un voyage en Corse un jour peut-être” ou “pourquoi pas en date” (alors que vous allez ressortir votre jean moule-boule fétiche anyway vous-même vous savez), revenez à la sous-question 1
3/ Est-ce que j’ai de quoi l’assortir avec ce que j’ai déjà dans mon armoire ? #révélateur
Évidemment, c’est cool de tester de nouvelles choses en mode, de challenger son style, de flouter les limites, d’y trouver et développer sa personnalité, mais ça reste cool si ça vient vraiment de vous et de vos envies. Comme le dit si bien la créatrice et activiste Rubi Pigeon dans le nom de son compte insta : dress4unot4them.
D’où viennent les fringues que j’ai repérées ?
Ok il est super canon ce short, mais qui l’a fait ? En quelle matière ? En utilisant combien de litres d’eau par centimètre carré de tissu ? Quand vous faites votre shopping en ligne, prenez au max le temps de remonter l’origine des marques, de checker leur cahier des charges, leurs engagements, leur modèle social et de production. Si leur coton est made in Xinjiang par exemple, on supp le short direct pour ne pas financer les camps de travail Ouïghours. A l’inverse, vous lisez matière recyclée ? Faites-vous ce plaisir.
Est-ce que je peux trouver la même chose en vintage ou de seconde main ?
Étape supplémentaire au check de la transparence des marques : se rappeler toutes les super fripes et eshops vintages qu’on connait et dans lesquels on pourrait trouver la pépite qui nous wink wink mi-panier. Surtout que le vintage est tellement à la mode depuis quelque temps que ce sont maintenant les marques qui essaient d’imiter l’ancien avec du neuf. Vous préférez pas plutôt la version originale ?
Et si vous êtes team turfu, tentez le détour par Vinted ou Depop pour voir si votre dream pièce ne s’y trouve pas déjà (et moins chère, en prime). Quasiment sûres qu’avec un peu de digging vous allez trouver pile ce qu’il vous fallait. Et puis qu’est-ce que le shopping sans cette quête de la perle au prix de flâneries horaires dans les rayons ? On vous le demande.
Est-ce que je peux remplacer cette pièce par une matière plus responsable ?
Si on pouvait taper des mots clés sur un site porno de la mode on écrirait “no jeans, full lin”. Parce qu’en tout sérieux, avec ses casseroles de produits chimiques et d’hectolitres d’eau qui lui colle aux fesses, le jeans est l’épine dans le pied la quête écolo de l’industrie fashion. Pendant ce temps, le lin, quasi only made in France et vraiment pas needy en arrosage, est un orgasme pour notre conscience verte.
Quand vous faites vos courses fashion donc, essayez de voir si vous ne pouvez pas switcher les matières dérivées du plastique et le coton pas responsablement géré par des fibres naturelles comme le lin, le chanvre, le cuir de pomme ou d'ananas, ou par des matières recyclées.
Qu’est-ce que je pourrais faire d’autre avec toute cette thune ?
Et oui. En vrai. Est-ce qu’avec ces 200 balles vous ne pourriez pas plutôt vous payer une petite semaine de cyclo-trip sur la côte méditerranéenne ? Un clavier d’occas’ pour pratiquer vos gammes ? Des cours de bachata ? Un premier tattoo ? Une dizaine de restos canon avec vos potes ou on ne sait combien d’entrées au musée ? Jetez plutôt un coup d’œil à votre armoire et demandez-vous ce dont vous avez le plus besoin : un énième crop top coup de cœur… ou un cadeau immatériel qui va vous faire vibrer de l’intérieur ? ;)