Parce qu’elles donnent une dégaine puissante et vintage

 

Si vous avez déjà porté des santiags, vous-même vous savez : talon qui claque sur le bitume, coupe haute qui tient la jambe, look bold et décalé… Enfiler des cowboy boots donne un sentiment de puissance pour aller battre le pavé, et avec leur dégaine qui enflamme n’importe quel style ou tenue qu’on a déjà dans notre placard, pas besoin de plus et vive la slow conso.
 


Les santiags originales sont aussi de vraies œuvres d’artisanat, conçues dans des matières qui durent. Leur retour dans le style du quotidien célèbre une mode qui priorise la qualité et la durabilité. D’autant plus qu’on peut s’en procurer easy dans des boutiques vintage ou sur des sites et app de seconde main. Mais la santiags a encore d’autres arguments sous le pied...

 

 

Parce qu’elles portent des valeurs inclusives

 

Sorte de version excentrique des baskets, les santiags sont genderfluid, et de bonnes alliées pour sortir le style de ses codes traditionnels.

 

Pas étonnant qu’elles soient abondamment adoptées par les communautés queer. De nombreuses personnalités LGBTQIA+ se sont d’ailleurs réappropriées l’esthétique cowboy et la musique country comme l’iconique Lil Nas X ou le musicien Orville Peck, jamais sans son masque à franges et ses santiags.
 


Fait moins connu, les santiags ont également une signification importante pour certain·e·s Afro-Américain·e·s. Près d’un quart des cowboys américains étaient noirs, des esclaves amenés au Texas qui sont restés sur place après leur libération (le film Cowboy Concrete sur Netflix en parle très bien). Ce pan de l’histoire étasunienne a complètement été whitewashé pour entretenir l’idéologie raciste de la culture country. Aujourd’hui, de jeunes créateur·ice·s réclament cette mémoire et le style qui va avec comme Asia Hall, qui revendique l’esthétique cowboy avec sa ligne de chapeaux et de boots néons qui cartonnent.

 

 

Parce qu’aujourd’hui, elles tirent la langue aux conservateurs

 

Malgré ces nouvelles significations, personne n’a oublié que les santiags ont été massivement portées par des colons esclavagistes, racistes et conservateurs. On se retrouve avec d’un côté un symbole d’inclusivité et d’explosion des normes, de l’autre avec une chaussure encore associée à une Amérique redneck, dont l’idéologie haineuse a été violemment revendiquée par une partie du pays sous Donald Trump.
 

Mais ce (gros) paradoxe n’a pas l’air de refroidir les jeunes consommateur·rices : au lieu d’être vu comme une incohérence, il symbolise la capacité des cultures alternatives et de la Gen Z à se saisir des codes d’un monde sclérosé pour mieux les pulvériser. Donc, si la hype autour des santiags est en partie liée à leur style, on peut aussi parier que le message politique n’a pas fini de taper du pied. Et vous non plus, avec la sélection shopping pointue qu’on vous a concoctée. Yeehaw !

 

Santiags produites à la demande par Alohas, 217 € en pré-commande

Santiags en python Valentino Garavani de seconde-main, Vestiaire Collective, 195 €

Santiags à poils vintage, Depop, 120 €

Santiags basses à tannage végétal, Valentine Gauthier, 390 €

Santiags en caoutchouc rouge Castelbajac vintage, Imparfaite Paris, 79 €

Santiags vegan, Good Guys Don’t Wear Leather, 149 €

Santiags fushia vintage, Vinted, 135 €

 

Claire Roussel