Question 1 : comment est-ce que je me sens en ce moment ?

 

Méthode de type pas déconnante pour savoir si on a envie d’aller faire un tour chez un·e thérapeute : faire un petit point sur la manière dont vous vous sentez en ce moment. Vous pouvez par exemple parler avec un·e ami·e, vider votre sac dans un cahier/journal, vous taper une séance introspective dans un bon bain chaud… C’vous qui voyez.

 

Si vous sentez que vous avez le moral dans les chaussettes, que parler avec vos ami·es ne vous “suffit” plus, ou encore que vous aimeriez ouvrir la conversation avec une personne extérieure sur un trauma, une addiction, votre anxiété (pour ne prendre “que” ces exemples)... ce peut-être un bon indicateur de votre envie de parler et d’être accompagnée par un·e professionnel·le.

Of course, il n’est pas question de dire que seules les personnes qui vont mal, qui sont “au fond du trou” ou qui ont des troubles psy se retrouvent à consulter un·e thérapeute. Et d’ailleurs, commencer un travail thérapeuthique à un moment où l’on sent qu’il y a un truc qui cloche (qu’on se sent un peu crevée et qu’on a peur d’en arriver au burn-out, par ex), peut-être une excellente idée.

 

 

Question 2 : est-ce que j’en ai envie ?

 

Maintenant qu’on a dit tout ça, il n’est pas non plus question de vous brusquer ou de vous mettre la pression pour “vous soigner”, “vous prendre en main”... ou tout autre argument de type oppressant que peuvent convoquer certaines personnes pour vous dire de vous bouger pour sortir de votre éventuel mal-être (#redflag).

 

Car l’important, quand on commence un travail thérapeuthique, c’est d’en avoir envie. De le faire pour soi, pour prendre soin de soi, comme un acte de self-care. Pour s’offrir un espace en dehors du monde et de ses relations inter-personnelles pour discuter de sa vie, de son parcours, de ses difficultés, de ses joies, de son couple, de son célibat (...) : de tout ce que vous voulez.

Et même si parfois, nos proches, ami·es, familles peuvent nous encourager à sauter le pas (parce qu’iels peuvent se sentir dépassé·es par la situation et en arriver au point où iels ne se sentent plus capables de nous accompagner / aider)... Rappelez-vous bien que dans tous les cas, la meilleure des raisons d’aller “consulter” = le faire pour soi ET en avoir envie.

 

 

Question 3 : si non, est-ce que les raisons pour lesquelles je m’y refuse sont les bonnes ?

 

Si vous avez répondu non à la question précédente, no need to say qu’on ne va pas vous forcer la main (non mais oh).

On se permet simplement ce petit détour pour vous dire qu’aujourd’hui encore, on entend souvent l’argument de « Je vais pas aller en thérapie, je ne suis pas fou/folle » ou alors « B**on ok j’ai mes problèmes mais je ne vais quand même pas aller raconter ma vie à un·e inconnu·e, c’est n’imp’ ».

 

Bon. Hormis la psychophobie latente de ces arguments, gentle reminder : il y a mille raisons d’avoir envie de commencer un travail thérapeuthique. Il n’y a pas de honte à demander de l’aide ou à avoir besoin de parler.

Bref : parce qu’on vit dans un monde toujours plus fast & furious où l’expression des émotions n’est pas un truc hyper-valorisé, le fait de faire une démarche thérapeuthique (aka d’aller “voir quelqu’un”, comme on dit), est très souvent stigmatisé en société. Alors que franchement : y’a pas de mal à prendre soin de soi, t’sais.

 

 

Question 4 : quels sont mes besoins et envies ?

 

Avant de pousser la porte d’un cabinet et de poser vos fesses sur un divan, here comes le moment méga-important : celui où vous faites le point sur vos envies pour ce travail thérapeuthique à venir.

 

L’enjeu ? Vous souvenir que cette thérapie est la vôtre et qu’elle doit donc vous correspondre et répondre à vos besoins avant tout. Parce que dire que l’on a envie d’aller voir un·e psy est effectivement une grosse part du boulot, mais une fois qu’on a dit ça… On a un peu tout et rien dit.

Pour le dire autrement : c’est un peu comme si vous disiez que vous avez envie d’écouter de la musique et qu’on vous envoyait un gros Jul dans les oreilles alors que votre kif est de groover sur du Miles Davis.

Quelques trucs à prendre en considération pour faire votre choix :

 

1/ Le type de thérapeute que vous voulez. Psychothérapeute, psychiatre, psychanalyste, psychologue, psychotraumatologue… Par ici pour checker notre guide très complet sur ces différentes approches et faire votre choix (#éclairé).

 

2/ Le temps que vous voulez accorder à votre thérapie. Est-ce un besoin (très) ponctuel de parler ? Une envie d’essayer “juste pour voir” ? Une démarche que vous voudriez inscrire dans le long-terme pour avoir le temps de creuser des sujets en profondeur, d’être accompagnée au long cours ? Des questions à mettre en perspective avec votre capacité à être régulièrement dispo pour honorer vos rendez-vous (qui ont souvent lieu le même jour à la même heure).

 

3/ Le budget que vous pouvez mettre (ou pas) dans votre démarche de soin. Question capitale, obvi, puisqu’une thérapie coûte souvent cher (même si les séances avec les psychiatres peuvent être remboursées partiellement ou intégralement). On vous rappelle à ce sujet que depuis ce mardi, vous pouvez être remboursée à hauteur de 40 € (pour la première séance) puis de 30 € (pour les séances suivantes) si vous souffrez de dépression ou de troubles anxieux. Pour ça, il faut choisir un·e psychologue agréé sur cette plateforme. Et pour les plus précaires, d’autres options existent : les CMP (Centre Médico Psychosocial) de votre ville/arrondissement, les CSAPA (pour les addictions), et autres suivis en hôpital de jour (cf notre guide).

 

 

Question 5 : qu’est-ce que j’attends de cette thérapie éventuelle ?

 

Last but not least, une question qui a tout à voir avec la précédente : vos attentes et vos préférences concernant le choix de votre thérapeute.

Et ça n’est vraiment pas rien : c’est même tout particulièrement sensible concernant les questions féministes, les identités LGBTQIA+, le rapport au corps (pas merci la grossophobie ambiante dans le milieu médical), ou encore pour celleux qui ont des troubles psys (bipolarité, dépression, troubles anxieux, Stress Post-Traumatique…) ou les personnes neuroatypiques (personnes sur le spectre autistique, TDA/H…).

 

Toustes les thérapeutes ne sont pas compétent·es sur ces sujets. Toustes ne pourront pas créer un espace safe pour accueillir votre personne et votre parole. On vous avait déjà filé quelques ressources pour faire votre choix juste ici - mais vous pouvez aussi prendre le temps d’appeler le/la thérapeute que vous envisagez de consulter pour une conversation préliminaire par téléphone et lui poser ces questions frontalement pour être sûre de bien être accueillie.

 

D’ici là, prenez soin de vous, et bisous <3