Passion algo

C’est scientifique : vous ne trouverez jamais deux peaux identiques. Pourtant, dans les rayons, vous devez bien souvent vous cantonner à quatre carnations qui vous filent le teint orangé. À Station F, le campus de startups de Xavier Niel, le premier projet cosmétique s’appelle La bouche rouge. Un rouge à lèvre, dosé au pigment près grâce aux algorithmes de l’application et écolo grâce à des créations en petite série et sans gaspillage. Version parfum, Sillages propose de confier une combinaison d’ingrédients à un algorithme, validé par un parfumeur, et de recevoir votre parfum personnalisé. Et si à l’arrivée, ça cocotte votre vieille tante, vous pouvez aussitôt le renvoyer.

Big data is watching you

Pour celles qui n’ont toujours pas le réflexe de chercher un dermato sur Doctolib, le salut viendra peut-être des applis de diagnostic de peau développées par les grands labos cosmétiques. En février, Vichy annonçait le lancement de son application SkinConsult. Grâce à des milliers d’images cliniques et autant de selfies, la marque propose d’analyser, via une photo confiée par l’utilisatrice, les signes de vieillissement. L’idée n’étant pas de vous miner le moral, mais de vous filer une ordonnance personnalisée. Dans quelques mois, Neutrogena devrait rejoindre le mouvement en lançant Skin360, une lentille à clipper sur son téléphone pour pouvoir scanner son visage OKLM.

Dreams are my réalité augmentée

Vous vous souvenez de ce temps passé chez Sephora, à essayer toutes les teintes de lipsticks sur le dos de votre main, avant de ressortir honteuse et sale comme une gamine qui se serait amusée à voler le maquillage de sa mère ? Un walk of shame que ne connaîtront certainement pas les futures générations de lycéennes, qui pourront utiliser la réalité augmentée pour se projeter sans risque. Bourgeois propose déjà un miroir pour tester son look avant de passer à la caisse. Et révolution dans les salons de coiffure : au lieu de tester une énième fois la frange rideau de Jeanne Damas, en sachant pertinemment que vous allez sortir de là en chouinant, Wella a développé un miroir connecté qui permet d’essayer sur soi des styles et des couleurs (spoiler : le blond californien sur votre base noir de jais, c’est un grand non).

Influence 3.0

Sur la couv’ du dernier Dazed Beauty, vous reconnaissez surement le modèle (un indice, si vous vivez dans un bunker avec toilettes sèches : ça commence par Kylie et ça finit par Jenner). Ce que vous ne reconnaissez pas, c’est la patte du make up artist. Normal : il s’agit de Beauty_GAN, premier algorithme développé pour créer des make ups, à partir de grandes tendances Instagram. En gros, Kylie est shootée avec un make up nude et l’IA se charge du reste. Il va s’agir de revoir rapidement la liste de vos influenceuses beauté préférées : la nouvelle vague est robotisée. Alors que les égéries virtuelles, telles la Balmain Army d’Olivier Rousteing ont de plus en plus de succès auprès du grand public et des marques, l’influenceuse virtuelle Perl vient de lancer sa propre ligne de cosmétiques : cinq produits prévus pour les êtres numériques, à base d’injonctions de pixels et d’eyeliners digitaux. Objectif : redéfinir les standards de beauté afin qu’ils soient plus inclusifs, aussi pour les robots.