Le vagin est (miraculeusement) auto-nettoyant : VRAI

 

Malgré ce que l’on pourrait croire au vu du lavage de cerveau publicitaire de ces dernières décennies (à base de “nettoyez-vous avec des lingettes parfumées”)… NON, le vagin et la vulve n’ont pas besoin d’être nettoyés avec des produits “détergents”. Non, les vulves ne sentent pas mauvais (à moins d’avoir une infection ou une mycose, mais c’est un autre sujet).

 

À titre d’exemple : a-t-on déjà vu des savons destinés exclusivement à la bonne odeur des pénis ? Non. Eh bien pour les vulves et les vagins, c’est pareil.

Le vagin est un organe autonettoyant : which means qu’il prend soin de lui-même (#commeungrand) grâce au travail constant de ce que l’on appelle la flore vaginale, ou microbiome vaginal. C’est le bon équilibre des bactéries qui s’y trouvent (= les Lactobacilles surtout, pour info), qui permet de :

 

1/ vous mettre à l’abri des mycoses ou des infections (entre autres) en luttant contre les bactéries pathogènes,

2/ produire des substances très cool et utiles de type antibio naturels et autres biofilms qui protègent la muqueuse utérine,

3/ maintenir l’équilibre de votre pH vaginal de manière saine, soit entre 3,5 et 4,5, (avec des variations tout au long de la vie et du cycle menstruel).

 

On trouve ça sympa, quand même.

 

 

La douche vaginale est une bonne option pour l'hygiène intime : FAUX

 

C’est notamment à cause de ces fausses croyances sur l’hygiène intime (et d’une méconnaissance de nos propres corps) que la pratique des douches vaginales s’est popularisée. Et spoiler : c’est une très mauvaise idée.

Comme l’explique le gynéco-militant Martin Winckler dans son livre C’est mon corps : “les douches vaginales (...) contribuent à fragiliser la muqueuse vaginale, la rendent vulnérable aux infections sexuellement transmissibles (...) et favorisent la vaginose bactérienne.”

Ce qui veut dire que si vous souffrez d’irritations / de démangeaisons / de pertes anormales et/ou malodorantes / que vous avez eu un rapport sexuel non-protégé (rayez les mentions inutiles)… la dernière des choses à faire est de tenter une douche vaginale. Il ne s’agit ni d’un moyen contraceptif alternatif d’urgence (vraiment pas), ni d’une pratique recommandée pour l’hygiène “intime”.

 

La bonne solution : un ovule probiotique, par exemple (à choper avec ou sans ordonnance en pharmacie), ou une crème adaptée (à demander à votre médecin sur ordonnance, après une consultation pour checker d’où vient le problème). Et puis un bon RDV chez un·e gynéco pour faire un frottis de temps en temps (en moyenne tous les 3 ans entre 25 et 65 ans) pour vérifier que tout va bien, surtout si ça vous arrive souvent !

 

 

Le savon fait partie intégrante d'une bonne routine d'hygiène intime : POURQUOI PAS MAIS…

 

Pas n’importe lequel ! Ce qu’il faut retenir, c’est que les savons et gels douches de type parfumés qu’on peut utiliser pour le reste du corps ne sont pas (du tout) adaptés au nettoyage de la vulve.

Dans la pratique, ce qu’il vous faut : soit un rinçage de la vulve à l’eau tiède (#easyasABC), en appliquant votre savon classique uniquement sur la partie haute du pubis (aka le mont de vénus), et au niveau de l’aine, SOIT un savon adapté à l’équilibre du microbiome vaginal et à l’acidité de son pH naturel (comme celui de Gallinée qu'on vous fait gagner ici par exemple).

 

Mais dans tous les cas et au risque de nous répéter : l’achat d’un savon dédié à la toilette intime est loin d’être une obligation. Vous pouvez très bien faire sans, mais si vous y tenez, choisissez des produits naturels et transparents !

 

 

Le choix de mes protections périodiques n'a aucun impact sur la santé de ma flore vaginale : FAUX

 

Au risque d’enfoncer des portes ouvertes : aucune loi n’oblige les fabricants de protections périodiques à dévoiler la composition de leurs produits. Résultat : on en sait davantage sur ce qu’il y a dans le Coca ou le produit vaisselle que sur les composantes de nos tampons et serviettes.

En 2018, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (aka ANSES) pointait du doigt la présence de pesticides, mais aussi de glyphosate (omg), de lindane et de quintozène dans les tampons, serviettes et protèges-slips commercialisés en France... des substances dont l'usage est interdit en Europe depuis l'année 2000 (omg bis).

Quel rapport avec l’hygiène intime ? Ces produits ne sont pas sans fragiliser (voire précariser) l’équilibre du microbiome vaginal. On recommande donc autant que possible et dans la mesure des moyens de chacun·E, de choisir des tampons et serviettes dont la composition est dévoilée de manière 100% transparente, et idéalement, dont les composantes sont garanties 100% biologiques.

 

Une alternative de type chanmé : les coupes menstruelles, culottes menstruelles, et autres serviettes écologiques lavables, à choisir dans des matériaux naturels et certifiés. En plus d’être pratiques, ces solutions ont pour mérite d’être écoresponsables et sans risque pour nos vulves et nos vagins.

 

Autre point important tant qu’on parle menstruations : pendant les règles, la toilette intime = la même chose que le reste du temps (#toutsimplement). Which means qu’on se rince gentiment la vulve à l’eau tiède, en veillant bien à évacuer les restes éventuels de sang menstruel ET C’EST TOUT !

 

 

Un rapport sexuel non-protégé peut déséquilibrer la flore vaginale : VRAI

 

Il est évidemment recommandé qu’il pleuve-qu’il vente-qu’il neige d’avoir des rapports sexuels protégés (avec un préservatif masculin ou féminin) chaque fois que c’est nécessaire. Déjà, parce que certaines Infections Sexuellement Transmissibles comme la chlamydia - au-delà d’être extrêmement relou et contagieuse - viennent saper l’équilibre de la flore vaginale avec bonus pertes chelous, démangeaisons, irritations et on vous en passe. Ensuite, parce que l’usage de préservatifs en latex permettrait de veiller au bon développement dans la flore vaginale des bactéries cool dont on vous parlait plus haut (=les Lactobacilles), selon une étude récente de la Capital University of Medical Sciences à Pékin.

Au delà du point capotes, une reco pratique : toujours veiller lors d’une séance de masturbation et / ou de sexe avec son/sa partenaire à bien se LAVER LES MAINS (comment ça on crie ?). Because on ne met pas ses doigts sales sur une vulve ou dans un vagin #pasbien.

Idem pour les celleux qui utilisent des sex-toys : toujours veiller à bien les nettoyer après utilisation, à les sécher et à les ranger à l’abri de la poussière. Côté lubrifiant, le mieux pour ne pas déséquilibrer son microbiome est de choisir des produits à base d’eau, autant que possible. Économique et pratique = la salive (héhé).

 

Enfin, petit point pas déconnant supplémentaire pour l’hygiène intime : PAS de pénétration vaginale après la pénétration anale, que ce soit avec un doigt, un pénis ou avec un sex-toy (#svp). Les bonnes astuces : se laver les mains, changer de préservatif quand on change d’orifice (#simplebasique), ou bien utiliser un préservatif seulement pour la pénétration anale, si vous êtes en mode sex-toy et / ou avec un·e partenaire avec qui c’est possible.

 

L’enjeu : se mettre à l’abri des cystites et éviter de déséquilibrer son microbiome vaginal (on n’vous apprend rien en vous disant que les bactéries présentes dans l’intestin n’ont pas grand chose à faire dans nos vagins ou sur nos vulves ? #danger).

 

 

Les poils pubiens sont sales : FAUX

 

Déjà, laissez-nous vous dire que dans la pratique, nos poils ont quand même un minimum d’intérêt physiologique. Leur rôle consiste (entre autres) à protéger la peau et les muqueuses, soit les grandes et les petites lèvres, pour parler vulve concrètement.

Le truc, c’est qu’avec la représentation nourrie par la culture porno (entre autres), on s’est fait l’idée qu’un sexe lisse (soit sans poils) = un sexe propre. C’est évidemment faux, et au contraire, le rasage ou l’épilation à la cire peuvent agresser la peau et / ou les muqueuses, comme on vous l’expliquait déjà dans cet article.

 

Dans tous les cas, et on termine là-dessus : on n’est pas là pour vous dire comment vous épiler. L’important, c’est que vous vous sentiez bien dans votre corps et / ou votre sexualité, et donc que vous fassiez comme vous le sentez. Il n’y a pas de règles, et on peut passer de l’épilation intégrale à rien du tout, ou encore par “50 nuances de plus-ou-moins-de-poils-quand-ça-me-chante” sans que personne n'ait rien à vous en dire. Ni un·e partenaire, ni votre esthéticienne, un·e gynéco, et encore moins votre magazine préf’ (héhé).

 

 

Pour aller plus loin

 

Chopez et partagez d’urgence le sur-méga-bêta complet C’est Mon Corps de Martin Winckler aux éditions L’Iconoclaste.

Lisez et relisez le génial et décomplexé Jouissance Club : Une Cartographie du Plaisir de Jüne Pia aux éditions Marabout.