Un fantasme, c’est quoi ?

 

Quand on parle de fantasme, on pense souvent à un truc un peu trash ou en tout cas qui sort de l’ordinaire (Bye bye le missionnaire). Mais toutes ces idées préconçues sont fausses. Oui, on a le droit d’être émoustillés par un sexto, une caresse ou un baiser. Concrètement, un fantasme, c’est cet espace de rêve où se nichent nos désirs les plus insoupçonnés.

 

Sauf qu’en matière de sexo, on trouve souvent des conseils qui traitent de la pratique plutôt que de l’esprit. Et c’est précisément ce qui se passe dans notre tête qui intéresse Alice de Cours de cul et Lou, du podcast Le Verrou. Pour elles, travailler sur nos fantasmes et partir à leur découverte peut être bénéfique, pour nous, et pour notre sexualité. « C’est intéressant d’avoir une belle créativité érotique pour avoir une vie sexuelle et un bien être sexuel plus riche », explique Lou.

 

Alors elles ont imaginés un cycle d’ateliers pour explorer cet espace de désir : découvrir, sublimer et partager nos fantasmes.

 

 

Les fantasmes conditionnés par notre société

 

Le hic avec les fantasmes, c’est que notre société les aurait limités en nous faisant croire qu’ils devraient correspondre à des critères bien précis comme le plan à 3, faire l’amour sur une plage ou avec un inconnu.

Le pire, c’est que ce formatage est encore d’actualité. Alice et Lou ont déniché un article récent d’un magazine féminin mainstream qui recense les fantasmes les plus répandus : spoiler, on n’y trouve que des clichés. « Clairement si tu veux être une bonne amante, tu n’as pas le droit de fantasmer sur tout », commente Lou.

Avec leurs ateliers, les deux expertes veulent dépasser ce qui nous a été assigné par notre éducation, notre genre et les valeurs de la société pour libérer nos désirs. « L’espace des fantasmes est intime, il faut en prendre soin et comprendre qu’il n’a pas besoin d’être aligné avec ce qu’on pense qu’il est bon d’être en tant que femme et/ou partenaire » expliquent-elles.

Surpasser nos idées préconçues permet aussi d’identifier nos fantasmes alors qu’on pensait qu’on en avait pas. « Le but c’est de mieux se connaître, de connaître ses fantasmes, mais aussi d’aller au-delà de sa zone de confort et développer d’autres sources d’imaginaire, développer notre intelligence érotique », disent-elles.

Fantasmer, à quoi ça sert ?

 

Développer notre imaginaire érotique peut enrichir notre vie sexuelle et la rendre plus épanouissante. Tout commence par mieux se connaître, savoir ce qui nous plait, et ce qui ne nous plait pas. Dans leurs ateliers, Alice et Lou s’appuient notamment sur la littérature pour dresser une cartographie de nos désirs. Pour cela, elles montrent un mélange de textes, des choses crues tirée de la littérature érotique comme des scènes prises de la littérature classique. « Le texte va provoquer quelque chose de positif ou négatif, on se sert de la puissance des mots pour mieux se connaître, » expliquent-elles.

Elles proposent aussi d’explorer nos fantasmes grâce à l’écriture. On éveille nos sens par les mots, et on transforme nos pensées en un matériau. « L’écriture est un moyen de rendre son fantasme concret », note Alice. Mais s’il faut bien retenir une chose, c’est que ces ateliers sont loin d’être une injonction à réaliser ces fantasmes. « Nous, on reste dans la tête, » précisent-elles.

 

 

Les tips pour booster ses fantasmes

 

Avant de développer notre imaginaire, ça peut être bien de savoir quel est notre rapport à la sexualité, de découvrir quel est notre bagage en se posant les questions suivantes : Quelle est mon éducation sur la question de la sexualité ? Dans mon enfance / adolescence, quels étaient les messages que j’ai entendus autour de la sexualité ? Quels ont été mes premiers imaginaires de désir et de plaisir ? Eh oui, savoir d’où on part permettra d’éviter les faux départs.

 

Ensuite, si investir le territoire des fantasmes vous intéresse, Alice et Lou proposent évidemment d’aller faire un tour du côté de la littérature. Parmi les livres qu’elles ont particulièrement aimé on trouve celui de Rita Perse, Adulture Air né du compte Insta éponyme ; Il est 14h, j'enlève ma culotte de Zoé Vintimille ; A fleur de chair de Chloé Saffy ; Deux jours avec lui de M.-A Chabarni ; ou encore La bouche pleine de Rose Brunel.


Olivia Sorrel-Dejerine