Tout piger sur les règles et la contraception en 5 min
Courrier du corps #2
Parlons peu, parlons règles. Menstruations, contraception, protections périodiques… et autres joyeusetés. Parce qu’on a beau vivre avec notre cycle menstruel depuis des années, il y a encore bien des choses qui nous échappent (et vous aussi apparemment, héhé). À la clé : comprendre ce que sont les règles, la contraception et comment ça fonctionne ; ce qu’est un·e bon·ne gynéco, et quand il “faut” en changer... Ah et on oubliait : RDV à la fin de cet article pour gagner votre abonnement d’un an chez Gina - aka la marque de tampons et serviettes bio anti-tabou qui promet de vous changer les règles. Ça va déjà mieux, nan ? :)
#1 : Qu’est-ce que les règles ?
Dans son livre C’est mon corps, le gynéco-militant Martin Winckler dit des règles qu’elles sont, en gros, LE repère visible du fonctionnement du cycle menstruel (d’ailleurs, le premier jour des règles = le premier jour du cycle).
Pour comprendre, dites-vous que le cycle des personnes menstruées suit un rythme de plus ou moins 28 jours (tmtc) au cours duquel différentes étapes se suivent, soit : 1/ la phase oestrogénique ou folliculaire (qui dure en moyenne 14 jours, jusqu’à l’ovulation, en gros), 2/ la phase progestéronique ou lutéale (qui dure également 14 jours en moyenne, et se poursuit jusqu’aux règles… ou la grossesse). Pour tout piger en détail, rendez-vous sur cet article.
Crédit illustration : Gynanco by Mythra
DONC, pourquoi et comment les règles arrivent-elles ? Eh bien tout simplement parce que l’utérus ne contient pas d’embryon. Et que l’endomètre (= la paroi intérieure de l’utérus), qui n’est donc plus stimulé par les hormones progestatives (qui permettent à l’utérus d’accueillir éventuellement l’embryon #nidation) se détache et s’évacue par voie vaginale. Cela provoque des saignements qu’on appelle les règles… aka donc, “la preuve” que vous n’êtes pas enceint·e.
Par ailleurs, attention, point MÉGA important : si vous prenez une contraception hormonale (c’est-à-dire, qui a un impact sur le fonctionnement de votre cycle, soit tous les modes de contraception sauf les capotes, le stérilet au cuivre, et le diaphragme), les saignements que vous avez tous les mois (ou pas, d’ailleurs), ne sont en fait PAS des règles (mais plutôt ce qu’on appelle “une hémorragie de privation d’hormones”). Et oui, c’est tout à fait normal ! Which means que si vous vous faites prescrire une pilule en continu, vous pouvez ne plus avoir de règles, et cela ne présente par ailleurs aucun risque.
Comme le précise Martin Winckler : les règles produites par la pilule ne servent à rien. Les premières pilules étaient prises en continu et leurs utilisatrices ne saignaient pas du tout. Comme elles s’inquiétaient de cette absence de saignement, la semaine d’arrêt a été inventée par les fabricants pour les rassurer.
Il précise également que la pilule Seasonale® est commercialisée en France pour être prise pendant 90 jours sans interruption… mais qu’on pourrait très bien en vérité prendre cette pilule en continu sur une longue période pour se débarrasser de ses règles / saignements (une aubaine pour les personnes qui souffrent d’endométriose, on pose ça là !).
Crédit image : @gina
(best memes sur les règles since 2018)
Est-ce qu’on peut déclencher ses règles (sans danger) ?
C’est une question que vous nous avez posée donc tentons d’y répondre.
Pour commencer, dites-vous bien que vos règles, comme on l’a vu, suivent un rythme cyclique “logique” qui est plus ou moins le même chez toutes les personnes menstruées. Cela veut donc dire que vous ne pouvez pas déclencher vos règles au J14 de votre cycle (...puisque vous êtes en pleine ovulation, right ?).
Néanmoins, si vous en êtes au J29 (ou 35 !) de votre cycle et que vous n’en pouvez plus de votre SPM (et qu’en plus vous avez prévu un sexy date dans 3 jours), il y a bien deux-trois trucs que vous pouvez tenter pour faire en sorte que vos menstruations arrivent plus vite. Mais bon, on vous prévient : zéro recette magique ou incantation vaudou. RDV sur ce Wikihow super bien foutu pour chiner des astuces naturelles et self-care en 5 minutes.
Crédit image : @gina
Last but not least, si vous cherchez à déclencher vos règles parce que vous avez pris un risque lors d’un rapport sexuel et/ou que vous avez peur d’être enceint·e = PAS bonne idée (du tout). La meilleure des solutions dans ce cas est encore d’aller à la pharmacie la plus proche pour choper un test de grossesse et/ou de voir avec votre médecin traitant pour vous faire prescrire une prise de sang (= intégralement remboursée en principe).
On comprend vraiment vos inquiétudes, et toutes nos pensées vous accompagnent, mais sachez qu’en France l’IVG est un droit et que personne ne peut vous le refuser. Pour tout savoir sur l’Interruption Volontaire de Grossesse, rendez-vous dans notre article dédié.
#2 : Comment savoir si votre contraception vous convient ?
Parmi les nombreux messages qu’on a reçus, l’un d’entre eux nous a semblé particulièrement évocateur des enjeux qu’il peut y avoir sur le choix de sa contraception / ses conséquences / la relation qu’on peut avoir avec son/sa gynécologue.
Of course, on préserve votre anonymat, donc voici de quoi il était question dans les grandes lignes : J’ai un implant contraceptif depuis 1 an et demi, et depuis deux mois, je saigne après chaque rapport sexuel. Aujourd’hui ça fait un mois que j’ai mes règles, et que ça me fait très mal. J’ai appelé ma gynéco qui m’a dit que c’était pas grave et m’a souhaité une bonne journée. Que faire ?
ALORS, prenons les choses point par point.
On l’a vu : les saignements sous contraceptif hormonal (dont l’implant fait partie) ne sont PAS des règles. Tout simplement parce que l’implant a pour effet de bloquer l’ovulation… ce qui fait d’ailleurs que bien souvent, les règles peuvent complètement disparaître. Mais pas que.
Il faut savoir que l’effet secondaire le plus connu de l’implant contraceptif est l’apparition de saignements de type imprévisibles (et donc parfois gênants) selon cet article.
Toujours selon cet article, ⅓ des personnes qui utilisent ce moyen contraceptif auront des saignements permanents qui nécessiteront le retrait de l’implant… et le choix d’un contraceptif plus adapté (à votre cas, quoi).
Concernant les autres contraceptifs hormonaux, même combat : leur action impactant directement le fonctionnement du corps et du cycle menstruel, des saignements et autres symptômes de type pas cool peuvent survenir (acné, prise de poids, déprime…). S'ils persistent au delà de trois mois (en moyenne), on vous recommande de prendre RDV avec votre médecin / gynéco pour faire le point et envisager une autre solution contraceptive. Sachant que bien évidemment, vous pouvez demander à vous faire retirer votre implant / stérilet / changer de pilule (etc) à tout moment. C’est une décision qui vous revient, même si on vous recommande chaleureusement d’en discuter au préalable avec un·e professionnel·le de santé. En attendant et pour tout piger à l’impact de la contraception sur les règles, faites un tour sur ce super petit guide made with love par Gina.
Crédit image : @gina
Et si j’ai mal, que je m’inquiète, et que mon·ma gynéco / médecin me dit que ça n’est pas grave ?
Alors là, on n’est pas d’accord. Et chez Tapage comme chez Gina, on est convaincues qu’il faut vraiment en finir avec les discours de type "tes douleurs, c’est dans la tête”. Si vos règles vous font souffrir, si votre contraception vous fout en vrac, si vous vous traînez des symptômes inexpliqués depuis 6 mois, vous êtes tout à fait en droit d’obtenir de l’aide et des réponses.
Et si votre gynéco / médecin vous dit que vous délirez alors que vos symptômes sont réels, vous êtes de même tout à fait en droit… de changer de médecin (eh ouais).
Quand on sait qu’il faut en moyenne 7 ans avant de pouvoir se faire diagnostiquer une endométriose (une maladie chronique et inflammatoire qui touche une personne menstruée sur 10 !), on se dit que QUAND MÊME, des médecins qui n’écoutent pas / ne font pas attention / sont tout simplement mal renseignés, il doit y en avoir à la pelle.
Alors rappelez-vous bien que vous méritez d’être accompagné·e, soutenu·e, soigné·e, écouté·e, et / ou rassuré·e quand cela vous est nécessaire. <3
#3 : Quelles protections périodiques choisir pour être bien dans sa peau et dans sa tête ?
Maintenant qu’on a dit tout ça, et qu’on a (un peu) mieux compris comment les règles et la contraception fonctionnent, reste encore un point à éclairer - et pas des moindres : celui des protections périodiques. Puisqu’une personne menstruée a en moyenne ses règles pendant 6 ans et demi au cours de sa vie, inutile de vous dire qu’être confo et bien équipé·e peut clairement changer la donne. Alors qu’est-ce qu’on fait ?
Vous nous avez demandé notre avis sur les culottes menstruelles : autant vous dire en deux mots qu’on est complètement POUR. Écologiques, réutilisables, et confortables, elles peuvent être une véritable aubaine pour vivre ses règles à la cool, tout en se mettant à l’abri du Syndrome du Choc Toxique. Quelques précisions néanmoins :
Les culottes menstruelles représentent un certain budget (au moment de l’achat, en tous cas). Même si elles sont vite rentabilisées sur le long-terme, ce n’est pas toujours facile pour les plus précaires d’entre nous de débourser entre 30 et 70 € par culotte. Sachant qu’il faut en moyenne 3 à 5 culottes pour tenir tout au long de ses règles, le point économique reste donc à prendre en compte (...sinon, faites-les vous offrir pour Noël #utile).
Elles peuvent parfois ne pas convenir aux flux les plus abondants (en tous cas pendant les premiers jours des règles, #toomuchblood). À prendre en compte si vous avez des règles hémorragiques, because l’endométriose ou l’adénomyose (= endométriose intra-utérine) par exemple.
Ça peut être compliqué de trouver le bon spot pour laver et changer sa culotte menstruelle (au boulot, par exemple). À prendre en compte, de même, si vos règles sont très abondantes et que vous vous tapez des journées de 8 heures en open-space (eh oui).
Vous pouvez aussi coupler vos culottes menstruelles avec d’autres protections périodiques pour être plus safe. Notre reco : des tampons biologiques, ou une coupe menstruelle, à changer absolument toutes les 4 heures max pour se mettre à l’abri du Syndrome du Choc Toxique.
Enfin, le meilleur conseil qu’on puisse vous donner quelles que soient les solutions que vous choisissez pour vos protections périodiques, c’est de veiller à ce qu’elles soient aussi naturelles que possible ! Les tampons et serviettes en coton biologique (par ex) sont une véritable petite révolution pour nos corps et sont bien moins invasives et agressives pour la flore vaginale. Pour en savoir plus, on vous conseille de faire un tour sur cet article de nos potes de Gina qui reprend le sujet par la base.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ! Si vous aussi vous avez des questions, nos MP Insta et nos emails ([email protected]) sont grand ouverts, et of course, c’est toujours anonyme et sans jugement aucun. <3