Détester ou critiquer une femme célèbre sans raison

 

Vous ne la connaissez pas personnellement, elle n’a rien fait de grave qui heurte vos convictions, et pourtant vous ne pouvez pas la voir en peinture,. Etrange, non ? L’actrice Jameela Jamil explique très bien ce phénomène, en pointant du doigt la façon dont les médias (notamment people) construisent et alimentent une image agaçante des femmes connues, que le public finit par absorber.

 

Quand on voit le nombre d’hommes célèbres accusés de crimes sérieux que le public continue d’adorer, et en miroir les stars féminines qu’on ne peut pas encadrer “on sait pas pourquoi”, comme Marion Cotillard ou Taylor Swift qui se prennent régulièrement des shitstorms, le problème saute aux yeux.

Quand un couple hétéro s'embrouille en public, penser direct que c’est la femme qui a commencé

 

« Oh elle est relou, pourquoi elle l’embrouille en pleine soirée ? » (entendu IRL alors que personne sur le balcon n’avait assisté au début de la dispute). Si vous avez cette réaction, demandez-vous si :

 

1/ vous avez une preuve concrète que c’est la meuf qui a commencé le conflit

2/ et même si oui, pourquoi penser automatiquement que sa colère est déplacée ? Vous ne connaissez pas son histoire, peut-être qu’elle a davantage besoin de soutien que de jugement hâtif.

 

 

Attribuer un niveau d’intelligence et des idées à une femme d’après son apparence

 

Oups le combo mysoginie ET classisme (discrimination basée sur l'appartenance ou non à une classe sociale). Même si on applique la base absolue de ne pas sexualiser une femme en fonction de sa tenue #slutshaming, on peut avoir d’autres réflexes glissants, comme le fait d’associer sa dégaine à des valeurs politiques, des engagements, des (in)compétences intellectuelles… alors qu’on ne lui a même pas adressé deux mots. Sur ce sujet, foncez regarder le film Une fille facile avec Zahia Dehar, incroyable.

Se dévaloriser constamment quand on est une femme (syndrome de l’imposture bonjour !)

 

Ce phénomène qui touche majoritairement les femmes les fait douter de leur potentiel à réaliser les tâches les plus basiques. Alors que promis, vous pouvez faire ce créneau ou résoudre ce problème de maths. Et de la même manière (mais en plus dangereux), si vous passez votre temps à vous dire que votre organisme est faible, vous aurez vite fait de croire que c’est une simple angine qui vous cloue au lit depuis trois jours, alors qu’il s’agit en fait d’une mononucléose surinfectée et que vous devriez foncer chez votre docteur. Sous-estimer vos capacités entrave vos projets et bloque les signaux d’alerte que vous vous envoyez, don’t do it.

 

 

Survaloriser la présence des hommes dans les groupes sociaux

 

On vous parlait déjà ici du syndrôme de la Schtroumpfette, aka quand la présence masculine est valorisée et majoritaire dans les groupes de potes, laissant les filles se disputer les rares places qui restent et les mettant en compet’ permanente. Ambiance. Voici d’ailleurs quelques tips pour en sortir.

Être plus exigeant·es envers les femmes que les hommes

 

Attendre des femmes une meilleure attitude dans leur vie privée (en étant cute et pédagogues) ou professionnelle (comprenez : bosser plus dur pour moins de reconnaissance), c’est renforcer à fond les dynamiques sexistes. Les hommes se retrouvent applaudis pour pas grand-chose et le travail des femmes est invisibilisé.

 

Sauf que non messieurs, vous ne méritez pas une médaille parce que vous avez changé une couche et préparé trois repas cette semaine (d’ailleurs vous ne mériterez toujours pas cette médaille après la moitié des couches et des repas, car c’est juste normal). En revanche oui, de nombreuses femmes méritent d’être applaudies, complimentées, soutenues. N’hésitez pas à le faire, c’est ça aussi la sororité.

 

Claire Roussel