Comment combattre le Google Effect et améliorer sa mémoire ?
Vous pouvez répéter la question ?
Le Google what ? Ça va vite vous parler : le Google Effect - ou digital amnesia - est le fait d’oublier très vite une info qu’on peut retrouver en ligne hyper facilement. Pourquoi mémoriser la capitale du Paraguay quand on peut la trouver en moins de temps qu’il faut pour réfléchir ? Logique. Sauf qu’à force, on ne fait plus travailler notre mémoire, et moins on sait de choses, plus on perd en rapidité de réflexion, et donc en intelligence. Too bad. Y’a moy’ d’inverser la vapeur ? Heureusement oui, suivez-nous.
Le phénomène du Google Effect a été décrit pour la première fois en 2011 par les chercheuse·rs Betsy Sparrow, Jenny Liu et Daniel Wegner. Iels ont mené un test de mémoire très intéressant sur des volontaires : pour simplifier, ces dernier·es ont été divisé·es en deux groupes et ont dû retenir une série de réponses à des questions du Trivial Poursuit, mais les chercheuse·rs ont indiqué au deuxième groupe que les réponses seraient également stockées dans un dossier numérique. Résultats : les volontaires du premier groupe ont quasiment toustes retenu les réponses, alors que celleux du deuxième groupe ont majoritairement retenu le nom du dossier dans lequel étaient stockées les réponses. Moins d’info à retenir pour obtenir le même résultat, pragmatique.
Sauf que pour former une réflexion (genre vite comment je peux sauver ma nappe du vin rouge qui vient de s’étaler dessus ou pour qui je vote aux prochaines présidentielles), on a besoin de se souvenir. Nos expériences et connaissances nous permettent de réfléchir plus rapidement et intelligemment.
Alors comment on fait pour retrouver sa mémoire ? On arrête internet ? Pas tout à fait.
Les méthodes qui fonctionnent tout de suite
1/ Les moyens mnémotechniques. Aka des astuces ludiques pour mieux imprimer des infos comme par exemple le fameux « Les si n’aiment pas les ré » pour ne plus jamais écrire « Si j’aurais ». Mais vous pouvez aussi en créer à loisir, plus c’est perso, mieux ça marche. Pour retenir des chiffres par exemple, vous pouvez les rapprocher d’une date, d’un âge ou d’un département qui a une signification pour vous : votre code d’entrée est 6412, c’est l’année de naissance de votre daronne et la note que vous avez eu au bac. Si vous apprenez le mandarin, pour retenir « merci », « xièxiè » (prononcé chié-chié), vous pouvez inventer des phrases comme « Ça me fait chier chier de le te lire, mais merci ». Très efficace.
2/ Le TEDx. Quand vous apprenez un truc, dites-le ou expliquez-le tout de suite à quelqu’un (ou quelqu’un d’imaginaire). Ça permet de mieux s’approprier la connaissance en la révisant à voix haute et en la traduisant dans ses propres mots.
3/ Jouer avec sa mémoire. Tous les jeux style Memory, Petit Bac, ou les jeux de cartes qui nécessitent de les compter comme la Belote, aident à piocher dans sa mémoire et donc à la garder active. Et comme c’est un jeu, c’est indolore ;). Vous pouvez aussi vous lancer des challenges en essayant d’apprendre et de réciter tous les soirs l’alphabet grec ou l’ordre des planètes par exemple. L’alphabet militaire marche encore mieux, parce que c’est un moyen mnémotechnique à lui tout seul, tiens tiens.
Les exercices sur le long terme
On a joué la blague mais, en effet, essayer de moins vous précipiter sur internet pour trouver les réponses que vous cherchez est une bonne idée. Ça vous laissera le temps de vous souvenir par vous-même, ou d’apprendre à chercher par d’autres moyens. Trouver la réponse dans une encyclopédie est si fastidieux que notre cerveau enregistre mieux l’info pour nous éviter de passer à nouveau ce temps dans la recherche, relou mais utile.
Et une des choses les plus importantes pour développer sa mémoire, c’est d’améliorer ses capacités de concentration. Comme nous l’apprend Bruno Patino dans son ouvrage La civilisation du poisson rouge, on aurait aujourd’hui en moyenne une concentration de 9 secondes, soit 1 seconde de plus que le poisson rouge. Ouch. Ça laisse peu de temps pour retenir une information… Pour retrouver davantage de concentration, vous nous voyez venir : il faut lâcher les écrans. Un livre fera beaucoup de bien à votre cerveau. Scroller pendant une heure sur Tik Tok, moins.
Moins radical ? Vous pouvez aussi écrire dans un carnet (pas dans votre tél !) les évènements/phrases/découvertes qui vous ont marquées. Ça vous permettra de vous concentrer dessus et de les revivre, pour mieux les enregistrer. À l’inverse, on vous conseille de remplacer vos listes (de trucs à faire, de courses, etc) par des moyens mnémotechniques. De la même manière qu’on compte sur la mémoire d’internet pour ne pas user la nôtre, trop compter sur les listes nous fait du tort aussi.
Au fait, la capitale du Paraguay c’est Asunción. Vous allez utiliser quoi comme moyen mnémotechnique pour celle-là ?