#badasswoman : Ok, faut qu'on parle d'Adèle Haenel
👏👏👏👏
On a laissé passer une semaine. Une semaine à repenser aux paroles d’Adèle Haenel. À n’en pas dormir, à réécouter la larme à l’oeil et le poing bien levé ses paroles sur le plateau de Médiapart. Et c’est vrai qu’on l’aimait déjà beaucoup, mais maintenant, c’est encore plus que ça : deux ans après #MeToo et #BalanceTonPorc, la meuf la plus queer du cinéma français vient de jeter un pavé dans la mare du patriarcat. Retour en express sur la vie d’une jeune fille en feu.
Parce qu'elle a du talent
La naissance des pieuvres, vous l’avez vu ? Et le Portrait de la jeune fille en feu ?
Pardon, on ne voudrait pas avoir l’air trop enthousiastes, mais lancez-vous au minimum dans le visionnage de ces deux films de Céline Sciamma - dont on vous parlait ici - dans lesquels Adèle Haenel tient le rôle principal. Un jeu d’actrice de caractère, à fleur de peau et d’épines qui va vous en boucher un coin et vous donner envie de rêver au cinéma de demain.
Parce qu'elle est queer
En 2014, lors de la Cérémonie des Césars, Adèle Haenel - qui y est sacrée Meilleure Actrice pour un second rôle féminin dans Suzanne - fait son coming-out, César à la main. Fun fact : sa déclaration d’amour à peine déguisée à la réal’ et femme de sa vie Céline Sciamma passe carrément inaperçue… à part pour la communauté queer. Mais qu’importe : Adèle est déjà la meuf badass et le role model qu’on attendait, le genre de meuf dont on aurait collé des posters dans notre chambre à 14 ans.
En 2019, deuxième acte de révélation queerness : Adèle prend le micro sur le nouveau génial album des Kompromat pour balancer, de sa voix sexy et nébuleuse, une histoire poétique d’amours lesbiennes.
Parce qu'elle ouvre la voie
Militante, Adèle ? Oui, O-U-I, et pas qu’un peu, puisqu’elle vient, il y a une semaine, de révéler - avec l’appui et l’enquête de la journaliste Marine Turchi, de Médiapart - la relation pédocriminelle qu’a entretenue avec elle le réalisateur Christophe Ruggia sur le tournage du film Les Diables, alors qu’elle n’avait que douze ans.
Dans le sillage de sa prise de parole, la possibilité d’un réveil du #MeToo du cinéma français, qui, en 2017, s’était montré un peu tiède (poke Catherine Deneuve) devant l’ampleur de la prise de parole des femmes sur les violences sexistes et sexuelles qu’elles subissent.
Nécessaire ? Tellement. D’autant plus quand on sait que dans les trois jours suivant les déclarations d’Adèle Haenel, une nouvelle et cinquième plainte pour viol a été déposée contre Roman Polanski.
Bref. À Adèle aujourd’hui, on a grave envie de dire merci. Parce que ça n’est pas facile de prendre la parole, de s’exposer pour percer les choses à jour. Et qu’on a besoin de personnes comme elle pour donner la force à d’autres de l’ouvrir et de raconter leurs histoires. Et surtout bousculer un peu ce monde qui a trop souvent tendance à trouver ça normal.