Le fantasme n’est pas un synonyme du désir

 

Définition du fantasme : représentation imaginaire suggérée par l'inconscient par laquelle le moi cherche à échapper à l'emprise de la réalité, un scénario érotique provoquant une excitation sexuelle. Contrairement au désir sexuel qui s’explore, s’exprime, se partage au quotidien et dans la pratique, les fantasmes ne s’inscrivent donc pas dans la réalité, ils appartiennent au monde merveilleux de l’imaginaire, du hot movie qu’on déroule bien à l'abri dans sa tête TMTC.

Par définition, ils ont donc zéro limite, alors que le désir doit prendre en considération les limites physique de votre corps (le grand écart, c'est non), des désirs de votre ou vos partenaire·s #consentement, de ce qui est légal (et oui), voire des lois de l’univers (un 69 suspendu·e·s dans les airs anyone ?).

 

ET - point important - on peut tout à fait ressentir du désir sans avoir de fantasme en tête. Si les fantasmes peuvent être un bon coup de pouce pour sa libido et/ou enflammer une soirée en duo avec des scénarii caliente glissés dans le creux de l’oreille, on peut aussi trouver son excitation simplement dans le corps de l’autre (miam), l’anticipation de l’acte à venir et le plaisir qui grimpe. Sans pression.

 

 

Les risques de mettre son fantasme en pratique

 

Constat fait, toujours tenté·e par l’idée de réaliser vos fantasmes ? S’ils sont légaux et respectent le désir des autres, évidemment on ne va rien vous interdire ici, coquin·e. Mais, une petite alerte quand même. Quand on fantasme, on contrôle le moindre détail du scénario, on écrit tout à l’avance, y compris nos propres réactions. Dans la réalité, on peut donc souvent être déçu·e, voire heurté·e ou traumatisé·e par un acte bien plus violent en vrai que dans notre tête.

L’un des fantasmes sexuels les plus courants chez les femmes hétérosexuelles est l’acte forcé, le viol. Evidemment, ça ne veut ABSOLUMENT PAS dire que les femmes souhaitent subir un viol. Dans l’imaginaire, le viol est romantisé, commis par un homme qui les attire et n’implique pas de blessure. Surtout, même si le fantasme est d’être soumise, la femme garde le contrôle total du déroulé, elle est maîtresse de son imagination, de tout ce qui se passe.

 

Et le jeu de rôle dans tout ça ? Pourquoi pas, sauf que jeu de rôle ou pas, essayer de recréer un acte violent peut parfois nous faire plus de mal qu’on ne le pense.

 

 

Ne pas épuiser ses fantasmes

 

Autre désavantage de la mise en pratique d’un fantasme : vous allez vite vous apercevoir que si vous en parlez trop, ou que vous tentez de le réaliser, votre fantasme sera rapidement beaucoup moins excitant (le seum).

Parce que l’esprit a besoin d’imaginer continuellement, et que si vous le priver de son sujet d’imagination favori, le pti' capricieux va en chercher un autre, plus gros et plus fort, pour retrouver les sensations perdues. Begin alors the escalade. Vous allez imaginer - et donc vouloir réaliser - des trucs de plus en plus éloignés de vous et de vos désirs concrets. Meaning : vous paumer et ne plus rien désirer du tout. Pas vraiment le but.

 

Prenez plutôt le temps d’explorer et de développer un scénario rien que pour vous, d’en imaginer d’autres, de vous faire un petit catalogue de films bien savoureux à dégainer avec votre matos en solo, ou à partager par miettes avec votre ou vos partenaires pour s’émoustiller un peu en apéro.

 

Et surtout, ne faites pas taire tous vos désirs : avoir envie de faire l’amour dans une piscine privée à Santorin n’est pas nécessairement un fantasme, ça peut être un kiff à réaliser un jour (les billets sont moins chers en ce moment, on dit ça...). À vous de fixer la limite entre envies et fantasmes. Au cas, où le 69 suspendu·e·s dans les airs - avec un chalumeau - c’est un fantasme par exemple. Juste au cas où quoi.