Hello Louise ! Ça t’a pris comment, l’envie de créer ?

 

J’ai toujours aimé bricoler et fabriquer des trucs. Je faisais de la sculpture sur argile chez moi par exemple, ou des petits meubles et des objets de déco. Je suis un peu touche-à-tout, et je préfère faire que regarder. Le bijou, c’était un peu par hasard, la mode du DIY commençait, et j’ai essayé une première fois chez moi pour essayer en regardant une vidéo. Quand j’ai une idée, j’ai envie de le faire tout de suite : alors j’ai pris une grosse pince de boîte à outils, pas du tout adaptée d’ailleurs, et j’ai fait mon premier collier. Ensuite, je suis allée acheter du matériel plus approprié, et voilà !

Ton parcours, plutôt classique ou improbable ?

 

Carrément improbable. Quand j’ai commencé à faire mes bijoux, j’étais encore étudiante en lettres à la Sorbonne. Mais au bout d’un moment, ça m’a pris de plus en plus de temps, ça marchait bien, et je me suis dit que j’allais me lancer à la fin de ma licence pour faire uniquement ça. Je n’ai pas fait d’études spécialisées ou quoique ce soit, je suis allée moi-même voir des gens que j’avais rencontrés sur des salons pour apprendre la découpe du métal ou la soudure chez des créateurs. J’ai aussi appris beaucoup de choses grâce à mes fournisseurs, qui avaient envie de me montrer comment utiliser le matériel qu’ils me vendaient.

Ta vision du bijou ?

 

Ce qui est marrant c’est qu’avant de faire ma marque, je ne portais pas du tout de bijoux. J’ai commencé à en mettre pour faire un peu de pub à mes créations, et je ne sors plus sans aujourd’hui ! Mais pour moi, un bijou peut avoir une valeur sentimentale assez forte. Il y a les bijoux de famille qui sont un peu particuliers, mais ce que je trouve génial dans le bijou, c’est qu’on se l’approprie : on crée sa propre vision du bijou, on l’accorde avec son style, et chacun en fait une histoire très personnelle.

À qui s’adressent tes bijoux ?

 

À tout le monde, enfin j’espère. C’est ça qui est intéressant dans l’inspiration littéraire : c’est très vaste. Je peux m’inspirer de tous les types de femmes, de tous les pays, de toutes les époques … J’aime que les bijoux puissent s’accorder avec n’importe quel style, au gré des envies.

Un conseil pour celles qui se lancent ?

 

Il ne faut pas hésiter si c’est un projet qui vous plaît. Si vous y croyez, il ne faut pas avoir peur. Quand j’étais étudiante, je ne savais pas ce que j’allais devenir et ça m’angoissait beaucoup, et voilà, aujourd’hui je fais un métier que j’aime et qui me passionne. En fait, il faut juste se lancer. Au pire, on rebondit plus tard. On peut toujours rebondir plus tard, mais on ne pourra jamais revenir en arrière pour faire ce qu’on n’a pas fait.

Tes spots préférés à Paris ?

 

Le restau de mon père, Philou : il vient de changer sa carte, avec une formule dans laquelle on pioche plein de choses à partager. Bistronomie et vins nature, simple et bon.

 

L’Atelier Couronnes, évidemment : c’est notre boutique avec Claire, qui crée de la maroquinerie. On l’a conçue comme une caverne au trésor, avec des petites trouvailles, des objets déco, des chaussures, des fleurs séchées, de la papeterie …

 

La Pointe du Grouin : parfait pour retrouver une ambiance de vacances en septembre. C’est hyper convivial et les produits sont bons, chacun mange ou boit ce qu’il veut façon mange-debout entre amis.

Tes icônes absolues ?

 

C’est un peu cliché, mais je m’inspire beaucoup des femmes qui m’entourent. Ma famille, mes amis, les filles avec qui je travaille … Leur aura est très très importante pour moi.

Ton compte Instagram préféré ?

 

@b.d.graft : c’est vraiment beau, complètement hétéroclite, parfois absurde, mais je like à chaque fois. Les couleurs sont belles et le compte est très poétique, ça me parle à chaque fois.

Si tu pouvais te téléporter quelque part là maintenant tout de suite, ce serait où ?

 

Dans les Pyrénées, en pleine nature. Je pourrais escalader une paroi et me baigner dans l’eau bien fraîche d’un lac de montagne juste après. Le pied.

Le sujet qui mérite qu’on fasse plus de bruit selon toi ?

 

L’entrepreneuriat au féminin. Je sais que j’ai énormément de chance d’avoir pu me lancer et de créer ma propre marque, surtout dans le milieu de la bijouterie qui est paradoxalement très masculin. Quand on a 22 ans et qu’on est timide (et c’était mon cas), on se fait prendre de haut, et j’ai quand même persévéré. Je côtoie aussi beaucoup de femmes qui ont fait comme moi et qui ont lancé leur projet, et ça me booste et m’inspire beaucoup. J’aimerais que plus de femmes se sentent capable de le faire, et soient encouragées à oser.

Crédits photos : @louisedamas via Instagram