# 1 : Parce qu’on valide son portrait sur la célébrité et ses répercussions sur son identité de femme

 

Angèle a beau avoir traversé un paquet d’épreuves, très bien relatées dans le documentaire, c’est toujours la même question qui l’obsède : « qui suis-je ? » Elle se trimballe d'abord l’étiquette « fille de » (elle est née d’un père chanteur et d’une mère humoriste à succès) depuis la cour de récré, puis « soeur de » Roméo Elvis, rappeur ultra en vogue. Difficile pour la jeune femme de s’affirmer dans ce contexte.

On comprend que grandir avec des personnalités fortes est souvent à double tranchant. On veut faire ses preuves à tout prix, quitte à parfois oublier l’essentiel : se construire pour soi-même et non pour les autres. Alors qu’aujourd’hui, ses parents avouent être eux-mêmes les « parents de » - on adore l’anecdote - le docu soulève la question de la quête d’identité. Loin des paillettes, du showbiz et des sourires de façade, Angèle est pleine de questionnements et d'incertitudes, qu'elle partage sans filtre dans ses journaux intimes. D’ailleurs, vive le retour des journaux intimes ?!

 

 

# 2 : Parce qu’on valide l’importance du coming out et de la représentation de la communauté LGBTQIA+

 

Dans le documentaire, on en apprend (un peu) plus sur la découverte qui a bouleversé sa vie : tomber amoureuse d’une autre femme. Angèle regrette - et nous aussi - le manque d'icônes LGBTQIA+. Avec plus de représentation, elle aurait sans doute compris (et accepté) plus tôt sa bisexualité. Sa chanson Ma reine, ode à l’amour lesbien, parle d’ailleurs de cette peur de s’assumer car « deux reines c'est pas trop accepté ».

Le documentaire retrace aussi un passage clé, et douloureux pour la chanteuse : le vol de son coming out. Le « scoop » (qui ne devrait pas en être un) est sorti en couverture de Public et repris par Cyril Hanouna dans l’émission TPMP, sans l’accord de la chanteuse. Angèle révèle avoir souffert de ce qu’elle juge être un coming-out forcé, une expérience particulièrement traumatisante. Elle n'a même pas eu le temps d’en parler à ses proches, en particulier à sa Mamy Pilou chérie. Alors vivre sa vie sans se cacher, oui, mais attention de respecter les étapes nécessaires à chacun·e, rappelle Angèle. Un bel exemple pour ses milliers de fans.

 

 

# 3 : Parce qu’on valide son engagement féministe et la prise de parole sur les réseaux sociaux

 

En plus d’être une icône LGBTQIA+, Angèle incarne aussi la libération des paroles des femmes suite au mouvement #MeToo. Plusieurs évènements ont poussé la chanteuse à sensibiliser à la question du harcèlement et du patriarcat en général, dont une parution de Playboy publiée à son encontre. Sur cette photo, prise dans une autre contexte et plusieurs mois avant la parution, elle apparaît quasi-topless avec une petite moue dans laquelle elle ne se reconnait pas. Sexualisée, réduite à son physique et fâchée de n’avoir pas été écoutée, Angèle vit très mal cet événément… et écrit « tout le monde il veut seulement la thune ».

Endurcie par l’expérience, elle se relève grâce à la musique, et crée des titres qui deviendront les hymnes d’une génération, comme Balance Ton Quoi. Le consentement, la prise de parole sur des sujets tels que le sexisme ou les violences faites aux femmes… Angèle défend ces causes et fait des réseaux sociaux un outil dans ce combat. Elle avoue- quand même- être parfois largement dépassée par sa success story fulgurante et une fanbase au taquet ! À seulement 26 ans, ce 3 décembre 2021, l’artiste mène ses convictions artistiques et personnelles avec la même niaque. Dans le mille.

 

Sous ses airs autobiographiques, le documentaire Angèle dépasse largement nos attentes. Entre empowerment et confessions, la chanteuse se livre avec une authenticité rare et beaucoup d’humour. Last but not least : ce documentaire, construit et mené par la chanteuse herself, lui permet de reprendre les rennes de son histoire pour mieux la raconter. Angèle, Angèle, on t’aime !
 

Angèle est disponible sur Netflix dès maintenant

Et son nouvel album, Nonante-cinq, sort le 3 décembre à 12h sur toutes les plateformes
 


 

Camille Laurens